Sommaire
Généralités
- indications
Principe et déroulement de l'intervention
Préparation à l'intervention
Suites post-opératoires
Risques et complications
Illustrations
    La
vessie est un organe réservoir dont
le rôle est de recevoir et stocker les urines produites en permanence
par les reins, en se laissant remplir avec une sensation de besoin survenant
progressivement et après un remplissage suffisant pour ne pas devoir
uriner trop souvent ni de façon trop pressante. Ce stockage doit se faire
sans fuites et l’évacuation des urines doit se faire de façon
volontaire et complète. L'hyperactivité vésicale se manifeste
par des envies d'uriner trop fréquentes (pollakiurie de jour comme de
nuit) et brutales (impériosités, urgenturie) avec parfois des
fuites par impossibilité de retenir.
    La neuromodulation est une technique utilisée dans
le traitement des hyperactivités vésicales résistantes
aux autres traitements. Elle consiste à implanter une électrode
au contact d’une racine nerveuse impliquée dans le fonctionnement
de la vessie pour la stimuler électriquement et modifier ainsi son action.
    Grâce à la neuromodulation on peut avoir une
action sur les envies urgentes (impériosités, urgenturie,…)
rentrant dans le cadre de l’hyperactivité vésicale et parfois
également dans certaines formes de rétention urinaire sans obstacle.
Ces symptômes peuvent être isolés mais parfois également
être liés à une affection du système urinaire ou
du système neurologique.
     L’indication d’un traitement par neuromodulation
se fera donc après un bilan neurologique et urologique complet. Elle
n’est envisagée qu’en situation d’échec des
traitements habituels de l’hyperactivité vésicale (mesures
hygiéno-diététiques, rééducation avec utilisation
de courants de basse fréquence, médicaments anticholinergiques
comme le Ditropan®, Ceris®, Vesicare®, Toviaz®).
PRINCIPE DE DEROULEMENT DE L'INTERVENTION
    Une électrode est placée à travers
la peau, au contact d’une racine nerveuse sacrée (en général
la racine ventrale du nerf spinal S3), sous contrôle radiologique pendant
l’intervention pour contrôler son positionnement en temps réel.
Par cette électrode un courant électrique est délivré
et va modifier les signaux électriques transitant par le nerf stimulé
et donc permettre de modifier leur action sur la vessie ; c’est le principe
de la neuromodulation. L’effet de la neuromodulation démarre lors
de la stimulation électrique et s’arrête une fois cette stimulation
stoppée.
    Un premier temps va consister une phase de test pour vérifier
l’efficacité de ce traitement ou non (environ 30 à 50 %
de réponses positives).
    L’implantation de l’électrode se fait
au bloc opératoire, en décubitus ventral (allongé sur le
ventre), sous anesthésie locale ou générale. Une ponction
à travers la peau est effectuée au niveau du sacrum, en haut de
la raie ders fesses, visant le 3ème trou sacré, avec un contrôle
radiologique par amplificateur de brillance pour vérifier le bon positionnement
anatomique de l’extrémité de l’électrode. Des
essais de stimulation pendant l’intervention seront effectués pour
contrôler le bon positionnement (contraction anale, du gros orteils, sensations
de fourmillements si anesthésie locale,…). Le fil de l’électrode
sera ensuite placé sous la peau pour sortir en haut de la fesse plus
latéralement et sera raccordé à un boitier extérieur
porté à la ceinture en permanence.
    Le boitier sera paramétré et le bilan sera
fait après quelques semaines d’utilisation en évaluant l’effet
de la neuromodulation sur les symptômes urinaires. Si ce test est concluant,
le générateur externe sera remplacé par un générateur
interne, mis en place sous la peau en haut de la fesse ou sous la paroi abdominale.
Si le test n’est pas concluant le matériel sera enlevé sous
anesthésie locale.
    Avant cette intervention, un bilan urologique sera effectué
vérifiant l’absence d’autre cause à ces symptômes
urinaires (obstacle anatomique, tumeur vésicale, calculs, maladie neurologique,….)
et une fibroscopie vésicale ainsi qu’un examen urodynamique seront
généralement effectués dans le cadre du bilan.
    Un calendrier mictionnel sera établi avant toute
implantation, relevant les horaires, quantités urinées et évènements
(fuites, urgences, sensation de blocage,…).
    Parfois il pourra être proposé une stimulation
du nerf tibial postérieur par mise en place de deux électrodes
au niveau de la cheville, électrodes reliés à un boitier
de stimulation. Cette méthode consiste à stimuler les fibres sensitives
du nerf tibial postérieur, qui appartiennent au même territoire
que les racines sacrées. Cela peut être parfois utile pour évaluer
l’efficacité de ce type de traitement.
    En prévision de la mise en place de l’électrode,
il sera nécessaire suspendre ou modifier la prise d’anticoagulants
ou d’antiagrégants selon la prescription de l’anesthésiste
ou du cardiologue.
    Lors
de la phase de test des pansements par une infirmière seront nécessaires
au niveau de point de sortie de l’électrode sur la peau.
    Les bains seront à éviter pendant le test,
les douches sont autorisées mais en veillant à maintenir sec le
pansement.
    De même lors du test, il est important de veiller
à ne pas tirer sur le câble ni endommager le boitier
    Si l’effet de la neuromodulation ne se fait plus sentir,
il sera nécessaire de contacter votre urologue ou le correspondant du
service pour vérifier le matériel.
    Une fois le stimulateur interne implanté, un contrôle
sera généralement effectué 1 à 2 mois après
cette implantation puis annuellement pour vérifier l’efficacité
de ce traitement et le bon fonctionnement du stimulateur.
RISQUES
ET COMPLICATIONS
- infection du matériel : se manifestant par un écoulement local
au niveau des incisions, il peut céder sous antibiotiques mais parfois
peut nécessiter l’ablation complète du dispositif.
- interaction avec les autres stimulateurs (cardiaques, défrillateurs,…)
ou lors d’examens radiologiques IRM. De même l’utilisation
de stimulations électriques lors de séances de rééducation
est à proscrire (risque de brulures).
- s’agissant d’un corps étranger métallique, il est
susceptible de déclencher l’alarme au niveau des portiques de surveillance
(aéroports,…). Il est préférable de le désactiver
avant de franchir ces portiques puis le réactiver ensuite. Une carte
de port de matériel médical implanté sera remise lors de
l'intervention.
- des douleurs peuvent survenir (au niveau du boitier, du périnée
ou des membres inférieurs). Elles peuvent alors parfois céder
en reparamétrant le boitier.
- la grossesse est une contre-indication également, nécessitant
la désactivation du boitier lors de la grossesse. L’allaitement
est par contre possible.
- la durée de vie de la pile du stimulateur est variable selon son utilisation
et nécessite son remplacement après une durée variable
(5 à 10 ans).
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Electrode et boitier externe |
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Installation
du patient lors mise en place de l'électrode |
Télécharger la fiche d'information de l' AFU
Docteur B. d'ACREMONT - Mise à jour le 29 décembre 2014